Les Français savent qu’ils doivent épargner pour leur retraite, mais très peu passent à l’action. L’étude menée par l’UMR et le cabinet Adwise en septembre 2025 révèle un paradoxe criant : 84 % des personnes interrogées jugent indispensable de recourir à l’épargne retraite, mais seuls 2 sur 10 estiment en faire assez. Entre inquiétude, incompréhension et inertie, le décalage se creuse.
Une inquiétude partagée, un passage à l’acte limité
Alors que la réforme des retraites est suspendue jusqu’à la présidentielle de 2027, le sujet reste brûlant. Pour 72 % des Français, la perspective de la retraite est source d’angoisse. La majorité redoute une perte de niveau de vie, sans pour autant anticiper financièrement cette étape. Selon l’enquête, 78 % des sondés épargnent régulièrement, mais rarement avec un objectif de retraite : ils privilégient les livrets réglementés, les PEL ou l’assurance vie classique, par habitude et par manque d’accompagnement.
« La contrainte financière n’explique pas tout », analyse Éric Chancy, directeur général de l’UMR. « Beaucoup de Français se disent trop peu informés ou estiment ne pas avoir les bons outils pour préparer cette période. » En effet, 63 % des répondants se déclarent insuffisamment sensibilisés à l’épargne retraite, et plus d’un sur deux n’a jamais reçu de conseil spécifique sur le sujet.
Chez les 55-64 ans, la conscience du risque progresse : 71 % déclarent préparer financièrement leur retraite, mais souvent à coups de versements modestes, moins de 100 euros par mois pour la moitié d’entre eux. Cette “micro-préparation” traduit une culture de la précaution, mais pas encore celle de la capitalisation.
Vers un besoin d’accompagnement personnalisé
La dimension psychologique est centrale : 68 % des Français reconnaissent éviter d’y penser, tant la projection leur paraît anxiogène. Dans un contexte d’inflation persistante, l’argent devient facteur de stress (72 %) et d’évitement.
Pourtant, les solutions existent.
Le PER s’impose peu à peu comme une réponse adaptée. Les épargnants qui l’ont adopté évoquent sa souplesse (versements modulables, possibilité de sortie anticipée dans certains cas) et ses avantages fiscaux. Mais son image demeure floue : trop technique pour certains, trop “bloquant” pour d’autres.
Pour Nicolas Fleuriot, directeur du développement de l’UMR, « il ne suffit plus de convaincre de l’importance de l’épargne retraite : il faut donner les moyens de passer à l’action. Cela passe par la pédagogie, la transparence et un accompagnement humain. » Les Français plébiscitent d’ailleurs un conseil personnalisé : 6 sur 10 souhaitent pouvoir échanger avec un interlocuteur de confiance, mutuelle, banquier ou conseiller en gestion de patrimoine, pour construire une stratégie cohérente et durable.
Ce besoin d’accompagnement illustre une évolution profonde : la retraite n’est plus perçue comme un horizon lointain, mais comme un projet de vie à sécuriser. La génération des actifs réclame désormais des outils clairs, des simulateurs précis et une promesse simple : reprendre le contrôle de son avenir financier.
Sources : Étude UMR / Adwise, septembre 2025 (échantillon 2 000 répondants, 25-64 ans).





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